Bien comprendre la notion de savoir-faire

07/03/2016

On parle souvent de savoir-faire en franchise. Cette notion semble évidente pour beaucoup, mais dans la pratique elle peut prêter à confusion. Avant de signer un contrat de franchise, tout chef d'entreprise se doit de bien comprendre les principes qui régissent cette forme de commerce associé. Le savoir-faire étant la pierre angulaire de la franchise, c'est à lui que nous nous intéressons aujourd'hui.

Le plus important des trois piliers de la franchise ?

Toute franchise repose sur trois éléments indispensables : la marque, l'assistance et le savoir-faire. Aucun réseau de franchise ne peut se développer durablement sans un véritable savoir-faire. D'après le Code déontologique européen de la franchise, un savoir-faire se doit d'être substantiel, identifié et secret. Il doit aussi être transmissible afin d'assurer au franchisé un avantage concurrentiel.

Cette définition est basée sur des décennies de pratique et soutenue par la jurisprudence en vigueur. En pratique, le savoir-faire doit être décrit précisément dans un document qui détaille toutes les procédures effectuées dans un point de vente du réseau. Sans forcément parler de secrets de fabrication, ces procédures ne peuvent pas être connues du grand public ou trouvables facilement.  En plus de cela, il est important de préciser que le savoir-faire d'une enseigne provient du franchiseur qui l'a mis en pratique sur le terrain et l'a peaufiné au même titre que le reste de son concept. Acheter le savoir-faire d'une franchise, c'est s'offrir son expérience.

Des ambiguïtés qu'il faut lever avant la signature

On le sait aujourd'hui, la définition du savoir-faire n'est pas toujours suffisante dans tous les cas de figure. Par exemple, elle ne précise pas que le franchiseur doit disposer d'une unité pilote. Celle-ci est normalement le point de vente où l'enseigne a développé son savoir-faire pour mieux répondre à la demande de sa clientèle. Mais rien n'empêche une entreprise de se déclarer franchiseur avec un savoir-faire qu'elle aurait développé « ailleurs ». Un candidat à la franchise doit absolument s'assurer que la savoir-faire provient d'une véritable expérience, et non d'une volonté de faire tester un concept aux premiers franchisés.

L'originalité du savoir-faire est un facteur tout aussi important. Par le passé, les juges ont parfois accordé le bénéfice du doute aux franchiseurs qui avaient réuni dans leur savoir-faire des éléments connus par ailleurs, ou qui s'étaient contentés de définir les procédures de gestion de l'établissement sans y inclure le « secret » de l'enseigne. Ici, il est plus difficile de déceler un  manque avant de s'engager. Le mieux est de se renseigner auprès des membres du réseau et des franchisés qui l'ont quitté. Et pas uniquement ceux qui sont sur la liste fournie par le franchiseur !

Redéfinir le savoir-faire en franchise ?

Au vu des trop nombreux échecs de franchisés trop enthousiastes, certains experts de la franchise demandent si la définition actuelle du savoir-faire n'est pas trop restrictive. Car le fameux avantage concurrentiel ne provient pas uniquement du savoir-faire ! L'assistance de la tête de réseau, ses capacités d'organisation et sa vision stratégique sont tout aussi vitales pour les nouveaux franchisés.

La Rédaction, Canal Franchise ©

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